Avis d'intention de classement – L'église du Très-Saint-Sacrement

GOUVERNEMENT DU QUÉBEC

MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DES COMMUNICATIONS
 

AVIS D’INTENTION DE

CLASSEMENT D’UN BIEN PATRIMONIAL

 

ÉGLISE DU TRÈS-SAINT-SACREMENT

(QUÉBEC)

 

La ministre de la Culture et des Communications, MME NATHALIE ROY, donne avis :

QU’en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel, elle a l’intention de procéder au classement de ce bien comme immeuble patrimonial :

L’église du Très-Saint-Sacrement, sise au 1330, chemin Sainte-Foy, dans l’arrondissement de La Cité-Limoilou de la ville de Québec, ainsi que son terrain connu et désigné comme étant le lot UN MILLION SEPT CENT TRENTE-SEPT MILLE NEUF CENT CINQUANTE-HUIT (1 737 958) du cadastre du Québec, circonscription foncière de Québec;

QUE ce geste repose sur les motifs suivants :

L’église du Très-Saint-Sacrement présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Ce lieu de culte est étroitement associé à la congrégation du Très-Saint-Sacrement et à l’histoire de la paroisse du Très-Saint-Sacrement, à Québec. Les religieux de cette communauté s’établissent au Québec en 1890. En 1915, ils fondent à Sainte-Foy un noviciat et un centre consacré à la dévotion eucharistique. Une chapelle est inaugurée en 1915, mais elle est remplacée par l’église actuelle, qui est construite de 1920 à 1924 pour desservir la population de confession catholique de la paroisse du Très-Saint-Sacrement, créée en 1921. Cette paroisse relève de la congrégation du Très-Saint-Sacrement jusqu’en 1994;

L’église du Très-Saint-Sacrement présente également un intérêt patrimonial pour ses valeurs architecturale et technologique. Elle aurait été érigée selon les plans de l’architecte américain Nicola Serracino, qui auraient été complétés par les architectes québécois Charles Bernier et Oscar Beaulé, avec la collaboration des abbés Alphonse Têtu et Jean-Thomas Nadeau. Cette église est représentative de l’architecture religieuse des premières décennies du XXe siècle par sa monumentalité et son architecture inspirée des styles médiévaux. Elle témoigne aussi de l’utilisation de plus en plus répandue des structures en acier pour les édifices de grandes dimensions érigées pendant cette période. Cette structure est souvent dissimulée sous un parement en matériaux traditionnels, tels que le granit pour l’église du Très-Saint-Sacrement;

L’église du Très-Saint-Sacrement présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique. Le décor de l’église découle d’un programme iconographique cohérent élaboré en lien avec le saint Sacrement et la Fête-Dieu, de même qu’avec l’histoire de la congrégation et de l’Église canadienne. L’église contient des œuvres d’art produites par plusieurs artistes, ateliers et architectes, notamment des vitraux exécutés par le maître-verrier Marius Plamondon entre 1953 et 1961 et du mobilier intégré conçu par l’architecte Adrien Dufresne entre 1943 et 1951;

L’église du Très-Saint-Sacrement présente en outre un intérêt paysager. Le lieu de culte est implanté sur un terrain dominant le coteau Sainte-Geneviève, en bordure du chemin Sainte-Foy et de l’avenue Saint-Sacrement. L’église constitue un point de repère dans le paysage du quartier Saint-Sacrement, un secteur urbain qui se développe dans la première moitié du XXe siècle.

La ministre de la Culture et des Communications donne également avis :

QUE toute personne intéressée peut, dans les soixante (60) jours de la transmission du présent avis, faire des représentations auprès du Conseil du patrimoine culturel du Québec;

QU’elle prendra l’avis du Conseil du patrimoine culturel du Québec sur l’opportunité de procéder au classement de ce bien patrimonial;

QUE si le classement de ce bien se réalise, celui-ci prendra effet à compter de la transmission du présent avis conformément à la Loi sur le patrimoine culturel;

QUE l’avis d’intention devient sans effet si l’avis de classement, accompagné d’une liste des éléments caractéristiques du bien patrimonial classé, n’est pas transmis au propriétaire du bien ou à celui qui en a la garde, dans un délai d’un an à compter de la date de la transmission de l’avis d’intention ou dans un délai de deux ans à compter de cette même date s’il y a eu prorogation de l’avis d’intention.

 

Fait à Québec, ce 20 mai 2020

La ministre, 

Nathalie Roy

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