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Pierre Hébert reçoit le prix Albert-Tessier

Québec, le 9 novembre 2004 – La plus haute distinction accordée par le gouvernement du Québec dans le domaine cinématographique, le prix Albert-Tessier, est décernée cette année au graveur sur pellicule, auteur de cinéma d’animation et artiste multidisciplinaire Pierre Hébert.

Né à Montréal en 1944, dans une famille modeste, Pierre Hébert fait des études classiques au Collège Saint-Viateur. Tout en encourageant ses talents de dessinateur, son père, employé de bureau dans une sidérurgie, et sa mère, couturière, s’opposent fermement à ce qu’il fréquente l’École des beaux-arts de Montréal.

C’est la Révolution tranquille et le jeune homme se sent « imbibé par l’esprit de l’époque ». Il a déjà commencé à graver des histoires sur pellicule 16 mm non développée. Pendant quelques années, il suit deux chemins parallèles, mené à la fois par son intérêt pour le dessin, l’animation et le cinéma, et par son attirance pour les sciences. C’est ainsi que, durant les années 60, il grave quatre petits films : Histoire grise (1962), Histoire d’une bébite (1962), Petite Histoire méchante (1963), Opus I (1964), et qu’il obtient un baccalauréat en anthropologie de l’Université de Montréal (1964).

En 1965, après un emploi d’été à l’ONF, Pierre Hébert y fait son entrée à temps plein au studio d’animation de la Production anglaise. À la même époque, il collabore à la revue Objectif et enseigne l’animation à l’École des beaux-arts de Montréal. De 1974 à 1979, il donne des cours sur la technique et l’histoire du cinéma d’animation à l’Université Laval et à l’Université de Montréal.

Son intérêt pour les sciences ressort de quelques-uns de ses films, dont Père Noël! Père Noël! (1974), Adieu bipède (1987) et La Plante humaine (1996). Sa passion pour les structures mathématiques se vérifie dans Op hop Hop op (1966), Opus 3 (1967), Explosion démographique (1967), Autour de la perception (1968) et Notions élémentaires de génétique (1971).

Pierre Hébert participe avec bonheur à quelques films collectifs, comme Le Corbeau et le Renard (1969) et Du coq à l’âne (1973), y acquérant la maîtrise du papier découpé et, très vite, l’idée d’animer. Sa recherche sur la technique et le récit se poursuit avec Entre chiens et loup (1978), Souvenirs de guerre (1982), Étienne et Sara (1984). En voulant diffuser d’une autre manière ses films, Pierre Hébert a l’idée d’un spectacle avec deux musiciens, Robert Marcel Lepage et René Lussier. Cela donne Chants et Danses du monde inanimé – Le Métro (1984). Le cinéaste commence en 1986 à graver de la pellicule en direct. La Lettre d’amour (1987) est issue d’une série de performances réalisée avec un écrivain, un chorégraphe et un musicien. Avec Robert Marcel Lepage, il présente pour la première fois à l’automne 1990 La Plante humaine, une performance qui aboutira au long métrage de 1996.

Pierre Hébert préside le Conseil québécois pour la diffusion du cinéma, de 1969 à 1971, et la Cinémathèque québécoise, de 1992 à 1995. Il devient en 1996 directeur et producteur du studio d’animation du Programme français à l’ONF, fonction qu’il quitte en 1999 afin de poursuivre ses expériences sur la durée et l’espace. « Je suis un cinéaste en dehors du cinéma, dit-il. »

Depuis 2001, il a entrepris une longue tournée, qui l’a mené, avec le musicien américain Bob Ostertag, aux États-Unis, en Italie, en Allemagne, en Autriche, aux Pays-Bas, en France, au Portugal et au Japon, avec un spectacle toujours basé sur l’improvisation, Entre la science et les ordures. Il utilise cette fois l’informatique pour l’animation.

Pierre Hébert a remporté des prix prestigieux dont, en 1985, le Prix du court et moyen métrage québécois pour le film Chants et Danses du monde inanimé – Le Métro ainsi que le Melkweg Cinema Award for Reality Research (Amsterdam). En 1988, il est le premier lauréat du prix Héritage-McLaren, offert par ASIFA Canada pour l’ensemble de son œuvre. Le prix SODEC-AQCC du meilleur long métrage québécois lui est décerné en 1996 pour La Plante humaine. L’année suivante, le Prix Cinéma de l’Office des communications sociales lui est octroyé.

Jean Pierre Lefebvre, lauréat du prix Albert-Tessier 1995, avec qui Pierre Hébert a travaillé au film Le Révolutionnaire (1965), dit de l’œuvre d’Hébert qu’elle est « unique, solide, mystérieuse et tournée vers des horizons encore à découvrir ».

Source et renseignements :

Maryse Riel
Direction générale des communications
Ministère de la Culture et des Communications
Tél. : 514 873-4868

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