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Journée nationale des peuples autochtones – La ministre Nathalie Roy désigne Kitcisakik comme lieu historique

Québec, le 21 juin 2021. – En cette Journée nationale des peuples autochtones, la ministre de la Culture et des Communications, Mme Nathalie Roy, annonce qu’elle désigne Kitcisakik en tant que lieu historique en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel. Il s’agit d’une presqu’île située à l’endroit où la rivière des Outaouais s’élargit pour former le Grand lac Victoria, dans la réserve faunique  La Vérendrye.

Kitcisakik est un lieu de rassemblement significatif de l’histoire des Autochtones du Québec, qui est fréquenté par les Algonquins (Anichinabés) avant la présence euroquébécoise. Vivant en petits groupes familiaux autonomes et dispersés durant la majeure partie de l’année, les Algonquins se retrouvaient l’été sur cette presqu’île lors de rassemblements au cours desquels ils échangeaient des denrées et des informations et célébraient des mariages. Les familles regagnaient ensuite leurs territoires de chasse pour y passer l’hiver.

Kitcisakik témoigne de la pratique qui se développe à partir du XIXe siècle et qui consiste à se rassembler l’été pour des périodes de plus en plus longues autour des postes de traite et des missions religieuses. La Compagnie de la Baie d’Hudson établit un poste de traite permanent sur le territoire des Algonquins à la fin du XVIIIe siècle. Le sulpicien Louis-Charles Lefebvre de Bellefeuille est le premier missionnaire à se rendre à Kitcisakik, en 1838. Il y fonde la mission Sainte-Clotilde, reprise en 1844 par les Oblats de Marie-Immaculée. En 1863, une première chapelle est construite à Kitcisakik. Les missionnaires oblats y assurent le service pastoral pendant l’été, alors que les groupes familiaux algonquins convergent vers le site. Une nouvelle chapelle est construite en 1883 et agrandie à la fin du XIXe siècle.

Sur la presqu’île de Kitcisakik, l’aménagement d’un lieu de culte et d’un cimetière à proximité du poste de traite confère à cet endroit une signification rituelle et communautaire. Les séjours estivaux des Algonquins se multiplient et se prolongent. Les missions estivales et la participation des Algonquins au transport des marchandises contribuent à forger une identité plus forte dans la communauté et une appartenance à l’espace autour du poste, lieu perçu comme son cœur symbolique. La presqu’île est représentative de cette combinaison d’événements survenus au XIXe siècle et qui donnent naissance aux rassemblements estivaux de plusieurs mois des groupes algonquins à Kitcisakik.

De nos jours, la presqu’île est toujours fréquentée par la communauté de Kitcisakik, l’une des neuf communautés algonquines situées en Outaouais et en Abitibi-Témiscamingue.

La désignation de Kitcisakik comme lieu historique a été proposée par la Société économique de Kitcisakik. Par ce geste, le gouvernement du Québec reconnaît l’apport du site et sa signification pour notre histoire collective.

Citations

« Les sites de rassemblement comme celui de Kitcisakik sont d’importants repères identitaires et constituent des lieux de mémoire marquants pour les Premières Nations. Ces lieux sont des témoins remarquables de notre histoire collective. À l’occasion de la Journée nationale des peuples autochtones, je suis heureuse de contribuer à la mise en valeur  de ce lieu par sa désignation en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel. »

Nathalie Roy, ministre de la Culture et des Communications

« Je suis heureux que notre gouvernement inscrive Kitcisakik au Registre du patrimoine culturel en tant que lieu historique. Par ce geste, nous reconnaissons l’importance des Premières Nations dans l’histoire du Québec et nous souhaitons en favoriser la connaissance. En cette Journée nationale des peuples autochtones, je convie toutes les Québécoises et tous les Québécois à s’intéresser aux riches cultures des Premières Nations et des Inuits du Québec. Il y a beaucoup à découvrir. »

Ian Lafrenière, ministre responsable des Affaires autochtones

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