PHARE DE L’ÎLE-VERTE ET SON SITE (NOTRE-DAME-DES-SEPT-DOULEURS)

GOUVERNEMENT DU QUÉBEC

MINISTÈRE DELA CULTURE ETDES COMMUNICATIONS

 

 

 

AVIS D’INTENTION DE

CLASSEMENT DE BIENS PATRIMONIAUX

 

 

PHARE DE L’ÎLE-VERTE ET SON SITE

(NOTRE-DAME-DES-SEPT-DOULEURS)

 

 

La ministre de la Cultureet des Communications, Mme Nathalie Roy, donne avis :

 

QU’en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel, elle a l’intention de procéder au classement de ces biens comme immeuble et site patrimoniaux :

 

1)    Le phare de l’Île-Verte, au 2801 et au 2803, chemin du Phare, dans la municipalité de Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, situé sur le terrain connu et désigné comme étant le lot CINQ MILLIONS TROIS CENT CINQUANTE-ET-UN MILLE VINGT-SEPT (5 351 027) du cadastre du Québec, circonscription foncière de Témiscouata;

 

2)    Le site patrimonial du Phare-de-l’Île-Verte, dans la municipalité de Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, comprenant le phare, les autres bâtiments et structures, ainsi que les terrains connus et désignés comme étant le lot CINQ MILLIONS TROIS CENT CINQUANTE-ET-UN MILLE VINGT-SEPT (5 351 027) et une partie du lot CINQ MILLIONS TROIS CENT CINQUANTE-ET-UN MILLE QUATRE CENT QUATRE-VINGT-SIX (5 351 486 partie) du cadastre du Québec, circonscription foncière de Témiscouata.

 

La partie du lot 5 351 486 peut être plus explicitement décrite de la façon suivante :

-      Bornée vers le nord-est, par les lots 5 350 871, 5 351 510 et 5 349 768, mesurant 72,14 mètres;

-      Bornée vers le sud-est, par une autre partie du lot 5 351 486, mesurant 23,61 mètres;

-      Bornée vers l’est, par une autre partie du lot 5 351 486, mesurant 29,03 mètres;

-      Bornée vers le sud-est, par une autre partie du lot 5 351 486, mesurant 22,08 mètres;

-      Bornée vers l’est, par une autre partie du lot 5 351 486, mesurant 24,02 mètres;

-      Bornée vers nord-est, par une autre partie du lot 5 351 486, mesurant 14,65 mètres;

-      Bornée vers le sud-est, par une autre partie du lot 5 351 486, mesurant successivement 16,63 mètres et 30,20 mètres;

-      Bornée vers le sud-ouest, par une autre partie du lot 5 351 486, mesurant 13,56 mètres;

-      Bornée vers le sud-est, par une autre partie du lot 5 351 486, mesurant 20,24 mètres;

-      Bornée vers le sud-ouest, par une autre partie du lot 5 351 486, mesurant 44,23 mètres;

-      Bornée vers le sud-est, par une autre partie du lot 5 351 486, mesurant 15,90 mètres;

-      Bornée vers l’est, par une autre partie du lot 5 351 486, mesurant 14,10 mètres;

-      Bornée vers le sud-est, par une autre partie du lot 5 351 486, mesurant successivement 6,39 mètres, 17,56 mètres et 31,17 mètres;

-      Bornée vers le sud-ouest, par le fleuve Saint-Laurent (territoire non cadastré), mesurant 233,36 mètres le long d’une sinueuse;

-      Bornée vers le nord-ouest, par le lot 5 351 027, mesurant successivement 67,79 mètres et 57,36 mètres;

-      Bornée vers le sud-ouest, par le lot 5 351 027, mesurant 5,00 mètres;

-      Bornée vers le sud-est, par le lot 5 351 027, mesurant 6,63 mètres;

-      Bornée vers le sud-ouest, par le lot 5 351 027, mesurant 25,01 mètres;

-      Bornée vers le nord-ouest, par le lot 5 351 027, mesurant 20,00 mètres;

-      Bornée vers le nord-est, par le lot 5 351 027, mesurant 29,85 mètres;

-      Bornée vers le nord-ouest, par le lot 5 351 027, mesurant successivement 31,99 mètres et 23,96 mètres; 

-      Bornée vers le nord-ouest, par le fleuve Saint-Laurent, mesurant 95,35 mètres le long d’une sinueuse;

              Contenant en superficie 31 033,0 m2.

 

Le tout tel qu’il est montré sur un plan faisant partie intégrante de la description préparée et signée le 3 juin 2021, par Marc Dufour, arpenteur-géomètre, et conservée sous le numéro 1450 de ses minutes;

 

QUE ce geste repose sur les motifs suivants :

 

Le phare de l’Île-Verte et son site présentent un intérêt patrimonial pour leur valeur historique. Le phare de l’Île-Verte est le plus ancien phare érigé au Québec et le deuxième au Canada. En 1805, dans un contexte d’intensification des échanges entre la colonie et la métropole, le gouvernement du Bas-Canada met sur pied la Maison de la Trinité de Québec, qui est chargée d’assurer la sécurité de la navigation sur le fleuve Saint-Laurent. L’organisme s’occupe notamment de la supervision du pilotage et de la mise en place des bouées, des phares et des fanaux. En 1806, le gouvernement ordonne la construction du phare de l’Île-Verte, à l’entrée du chenal sud, un lieu caractérisé par de dangereux hauts-fonds et de forts courants. Le phare est opérationnel à compter de 1809. Il demeure l’unique phare du Saint-Laurent jusqu’en 1830. Les canons, la cabane de la corne de brume et les poudrières servant à l’entreposage de dynamite et de poudre à canon, qui sont encore en place sur le site, témoignent des moyens de signalisation sonore élaborés au fil des ans pour guider les navires par temps de brouillard. En 1969, le fonctionnement du phare est automatisé. Le phare de l’Île-Verte et son site sont ainsi des témoins de première importance de l’histoire maritime du Québec;

 

Le phare de l’Île-Verte et son site présentent également un intérêt patrimonial pour leur valeur architecturale. La tour de 3 niveaux, surmontée d’une lanterne de cuivre s’élevant à 18 mètres, est érigée en pierre par le maître maçon Edward Cannon. Elle est lambrissée de planches horizontales en 1850, puis recouverte de planches verticales en 1904. Sa silhouette est représentative des phares construits dans la première moitié du XIXe siècle. Le phare de l’Île-Verte sert vraisemblablement de modèle pour les autres structures construites par la Maison de la Trinité de Québec. Le site comprend aussi deux résidences, deux poudrières, l’abri de la corne de brume, la cabane à huile, le puits, le garage et deux canons. Les bâtiments, peints en blanc et en rouge, forment un ensemble cohérent bien visible dans le paysage;

 

Le phare et son site présentent aussi un intérêt patrimonial pour leur valeur ethnologique. Ils témoignent du métier de gardien de phare et du mode de vie particulier qui lui est associé. La maison principale, de grandes dimensions, rappelle que la famille du gardien réside avec lui. L’assistant du gardien, privé de cet avantage, loge dans la seconde maison, plus petite. Les gardiens doivent faire fonctionner les divers instruments, dont le phare et les systèmes de signalisation sonore. Les poudrières, l’abri de la corne de brume et la cabane à huile rappellent ces tâches. Le gardien élève également des animaux et cultive la terre afin de répondre aux besoins alimentaires de sa famille. Le garage et le puits témoignent de la vie quotidienne des occupants du site. Par ailleurs, le métier de gardien de phare se transmet fréquemment de père en fils. Ainsi, quatre générations de la famille Lindsay ont gardé le phare de l’Île-Verte de 1827 à 1964.

 

La ministre dela Cultureet des Communications donne également avis :

 

QUE toute personne intéressée peut, dans les soixante (60) jours de la transmission du présent avis, faire des représentations auprès du Conseil du patrimoine culturel du Québec;

 

QU’elle prendra l’avis du Conseil du patrimoine culturel du Québec sur l’opportunité de procéder au classement de ces biens patrimoniaux;

 

QUE si le classement de ces biens se réalise, celui-ci prendra effet à compter de la transmission du présent avis conformément à la Loi sur le patrimoine culturel;

 

QUE l’avis d’intention devient sans effet si l’avis de classement, accompagné d’une liste des éléments caractéristiques des biens patrimoniaux classés, n’est pas transmis au propriétaire du bien ou à celui qui en a la garde, dans un délai d’un an à compter de la date de la transmission de l’avis d’intention ou dans un délai de deux ans à compter de cette même date s’il y a eu prorogation de l’avis d’intention.

 

 

Fait à Québec, ce 23 juin 2021.

 

 

La ministre, 

 

 

Nathalie Roy

Haut de page