Communiqués - Îles-de-la-Madeleine

ANDRÉ FORCIER REÇOIT LE PRIX ALBERT-TESSIER

Québec, le 18 novembre 2003 C’est le cinéaste André Forcier qui reçoit cette année le prix Albert-Tessier, la plus haute distinction accordée par le gouvernement du Québec dans le domaine cinématographique. Ardent défenseur du cinéma d’auteur, André Forcier est certes un cas à part dans l’histoire du cinéma québécois ; inclassable, hors normes, il échappe à toutes les modes et reste à 56 ans l’enfant terrible de notre cinéma, l’égal des plus grands, de Fellini à Almodovar.

Né dans le quartier Villeray, à Montréal, André Forcier grandira sur la rive sud du fleuve, d’abord à Greenfield Park, puis à Boucherville. Son père est policier, socialiste et il s’intéresse à la politique ; sa mère aime le baseball et le jeune André se méfie des artistes, projette d’être géographe ou criminaliste et lit Allô Police. Mais le destin le mènera ailleurs pour le plus grand plaisir du public.

André Forcier découvre le cinéma à l’Externat classique de Longueuil où il étudie. Un petit film d’étudiant, La Mort vue par… qu’il produit, scénarise et réalise en collaboration avec quelques camarades, attire l’attention de Gilles Carle, membre du jury de l’émission Images en tête diffusée à la télévision de Radio-Canada. Carle encourage Forcier à continuer et lui permet d’utiliser du matériel technique. André Forcier a trouvé sa voie. Il devient un véritable cinéphile, voit tout ce qu’il peut, lit de la poésie, écrit pour le journal du collège et ne pense plus qu’au cinéma. Il enchaîne les productions, gagnant sa vie comme il le peut, cherchant à récupérer tous les bouts de pellicule ; il est soutenu par les frères Lamy, propriétaires de la maison de production Onyx Films, qui prêtent un peu d’argent et du matériel. À compter de 1966, André Forcier ne s’arrêtera plus. Cette année-là, encore étudiant, il réalise un court métrage, Chroniques labradoriennes, puis commence la scénarisation d’un long métrage en noir et blanc, Le Retour de l’Immaculée Conception. Dès sa sortie, le film est un succès ; Forcier est reconnu comme « le seul porteur du nouveau, de la création, de l’imagination du cinéma québécois ». En 1973, le Québec et le monde du cinéma international découvrent Bar Salon ; en 1974, Forcier reçoit des mains de Vittorio de Sica la Sirène d’argent au Festival de Sorrente, en Italie, ainsi que le Prix de la critique remis par l’Association des critiques de cinéma du Québec ; la même année, il présente un moyen métrage, Night Cap et, en 1976, une œuvre unique, inclassable, devenue un véritable classique, L’Eau chaude l’eau frette, qui sera projetée à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes et obtiendra le Grand Prix de la Presse à Chamrousse en 1978.

En 1983, c’est la poésie farfelue et émouvante de Au Clair de la lune qui attire l’attention sur Forcier. Mais les cinéphiles n’ont encore rien vu. En 1987, André Forcier présente Kalamazoo, en 1990, Une histoire inventée, en 1994, Le Vent du Wyoming, en 1997, La Comtesse de Baton Rouge, des titres qui brillent comme autant d’étoiles dans l’histoire du cinéma au Québec et au Canada. Les prix s’amoncellent. Les critiques utilisent tous les superlatifs.

En 1990, André Forcier a été le premier lauréat du prix André-Guérin offert par la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal. Il a participé à la fondation de Cinéma libre. Pour répondre au souhait de ses amis louisianais, il a réalisé en 2002 une série de treize documentaires sur la Louisiane, Gumb-Oh La! La! produite pour TV5.

André Forcier n’a pas dit son dernier mot. Il a terminé la production d’un film tourné en numérique, Acapulco Gold, et attend de tourner les premières images de son prochain long métrage, Les États-Unis d’Albert.

S’inspirant d’une réalité souvent très dure, André Forcier réussit le tour de force d’étonner, de choquer parfois, mais de toujours éblouir. Son cinéma est drôle et émouvant, son style unique et envoûtant, son regard rafraîchissant et surréaliste.

Source et renseignements :

Maryse Riel
Direction générale des communications
Ministère de la Culture et des Communications
Tél. : 514 873-4868

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